tag:blogger.com,1999:blog-7564808307571648530.post4494145944194451006..comments2023-04-18T11:12:23.135+02:00Comments on Nous te ferons Bretagne: Bonne et heureuse année 2010 à tous !Unknownnoreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-7564808307571648530.post-14679759732768852392010-01-20T11:42:28.195+01:002010-01-20T11:42:28.195+01:00A propos des parachutages
« Ur sant eus pelloc’h ...A propos des parachutages<br /><br />« Ur sant eus pelloc’h a vez alies kalz gwelloc’h »<br /><br /><br />« Ur sant eus pelloc’h a vez alies kalz gwelloc’h » (un saint de l’extérieur est souvent meilleur) dit un dicton breton. Appliquée parfois à la vie politique bretonne, cette formule populaire un tantinet ironique permet souvent de se moquer de ceux qui s’extasient immédiatement à l’arrivée d’un nouvel impétrant, sans avoir pris le temps de le connaître ni d’en jauger le talent, les compétences ou les convictions profondes. Lors de parachutages de femmes ou d’hommes politiques, la première réaction est souvent de crier au scandale. Ainsi, au début de l’annonce de l’arrivée possible en Bretagne de Bernadette Malgorn, de nombreux militants UMP affirmaient haut et fort qu’ils ne se laisseraient pas imposer une candidate par Paris. Dans la galaxie verte, le messie Guy Hascoët, ancien secrétaire d’Etat de Jospin et élu dans le Nord, très tôt pressenti comme tête de liste des Verts-UDB, du moins dans les instances, avait aussi provoqué des irritations ici et là. Dans un communiqué rageur dont elle a le secret, la porte parole de l’UDB, Mona Bras, refusait fermement à l’époque un « parachutage ». On connaît la fin de l’histoire. « Ur sant eus pelloc’h a vez alies kalz gwelloc’h ». Les militants UMP comme l’UDB durent avaler leur chapeau et se mettre en ordre de marche derrière le quidam que Paris avait choisi pour les mener à la bataille électorale des régionales.<br />¨Plus sérieusement, les observateurs attentifs s’interrogent sur la capacité réelle de ces élus politiques hors-sol, devant uniquement leur élection à une investiture attribuée par Paris. Sur les dossiers particuliers qui ne manquent pas en Bretagne - qui souvent vont à l’encontre de la politique habituelle de Paris et parfois même des intérêts du pouvoir en place - de droite ou de gauche - seront-ils en capacité de s’opposer à ceux qui les ont mis en place ? Sans même parler de s’opposer, auront-ils la volonté de se faire le relais des idées qui dérangent, des dossiers qui agacent, des souhaits et des revendications qui irritent toujours Paris parce que trop breton, trop provincial, trop particulier, trop régional, trop innovant... Par expérience, nous pouvons répondre non. Pourquoi iraient-ils couper la branche sur laquelle ils prospèrent ? Pourquoi iraient-ils prendre le risque de se fâcher définitivement alors que le politiquement correcte leur assure un avenir serein ? La mission africaine accordée royalement par Sarkozy à Jacques Le Guen, le concurrent malheureux de Bernadette Malgorn, démontre bien la perversité du système et sa capacité à récupérer les voix discordantes. <br />Paris recycle donc son personnel politique, à droite comme à gauche, souvent en « province ». C’est le plus sûr moyen de pérenniser un fonctionnement jacobin hyper centralisé puisqu’il ne viendrait à l’idée d’aucun de ces parachutés redevable de remettre vraiment en cause le système qui les fait ou les défait. Peut-être alors est-il venu le temps d’imaginer un nouveau dicton qui dirait : ur sant eus tost a vez alies kalz gwelloc’h (un saint proche est souvent beaucoup mieux). A méditer jusqu’en mars prochain. <br /><br />Pierre Le BIHANPierre Le Bihannoreply@blogger.com