1. Quelle est la situation de l’agriculture en Bretagne aujourd’hui ?
Avec une exploitation sur trois en difficulté financière sérieuse, des perspectives de marché peu engageantes dans la majorité des productions, des contraintes réglementaires de tout ordre, l’agriculture traditionnelle arrive à la fin du modèle qui a permis un développement exceptionnel du territoire, mais au prix d’une dégradation du capital environnemental et paysager pourtant exceptionnel.
Cette situation décourage les mieux intentionnés. Personne ne peut dire aujourd’hui si la circulation des marchandises et les prix des marchés mondiaux généralisés permettront de rémunérer décemment les agriculteurs, d’assurer le renouvellement par l’installation, ni permettront à ceux qui veulent s’arrêter, ou se réorienter, de le faire décemment.
C’est l’occasion de revoir les raisonnements qui ne résistent plus aux réalités de 2010.
2. Quelles peuvent être les voies d’avenir ?
Développer la filière bio sans aucun doute avec un environnement de filière qui soit cohérent dans les objectifs de l’agriculture bio.
L’agriculture est une affaire de long terme. On ne peut donc pas laisser le marché foncier à la spéculation.
Il faut reprendre la finalité des SAFER et des établissements publics fonciers.
Repenser le statut du fermage avec des baux de carrière, et une fiscalité adaptée.
Permettre la séparation effective des biens privés et professionnels, et l’inscrire dans la loi.
Rendre possible des pluri-activités temporaires dans des statuts sociétaires de type GAEC.
3. Comment sortir des crises à répétition et agir au niveau de l’exploitation ?
Des solutions sont à trouver dans le travail en CUMA par la diminution des postes de charges les plus couteux.
Le retour à l’herbe pour les bovins et le développement des économies avec de faibles intrants, diminuer la dépendance au marché.
Développer les assurances-revenus dans une cohérence à long terme.
Chaque exploitation agricole doit redevenir une entité économique et biologique cohérente, équilibrée, et pas seulement un réservoir de matière première pour des activités agro-alimentaires.
4. Quel rôle pour la région vis-à-vis de l’agriculture ?
La région doit avoir un rôle majeur dans les politiques agricoles en lien direct avec l’Europe.
La politique environnementale et la politique de l’eau doivent trouver leur cohérence dans une politique territoriale qui aura pour but essentiel d’optimiser notre potentiel agricole et de valoriser le territoire avec une agriculture réconciliée avec la société.
La recherche appliquée doit être réorientée pour fournir des systèmes testés et durables dans un réseau de fermes expérimentales en lien avec les réalités.
Les semences, la génétique, la résistance des végétaux et des animaux, la valorisation du potentiel énergétique des exploitations (méthane, plaquettes bois…) sont des sujets prioritaires pour la recherche vers des productions plus autonomes.
La formation professionnelle devra aussi intégrer ces nouvelles réalités.
vendredi 5 mars 2010
Entretien avec Jean-Luc Bleunven , Maire de Plabennec et candidat NTFB 29
Publié par Bernez à 22:19
Libellés : Nos candidats
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